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Découvrez Sylvain, responsable de secteur chez Ouihelp anciennement auxiliaire de vie

Écrit par Sarah Sosnowski, publié le 28/02/2023

Qui es-tu ?

Je suis Sylvain, j’ai 24 ans et je vis dans le 95. Je suis arrivé chez Ouihelp en 2021 et j’étais avant Auxiliaire de vie, depuis 2019.

Raconte-nous comment tu es devenu AVS ?

J’ai fait un bac ASSP (Accompagnement soin et service à la personne) avec option domicile. A l’issue de mon bac, j’ai voulu en apprendre davantage et avoir un diplôme pour sécuriser mon avenir, j’ai donc réalisé une formation d’aide soignant dont les stages étaient réalisés dans le cadre hospitalier. J’ai eu mon diplôme et suis revenu à ce que je voulais faire initialement, aide à domicile : les expériences que j’ai eu à l’hôpital ne m’ont pas plu, et la notion du domicile me plaisait davantage. J’ai postulé et ai rapidement rejoint les équipes Ouihelp.

Quel était ton quotidien ?

J’ai démarré par une petite mission, je devais aider un bénéficiaire 1h par semaine tous les dimanches. Cela n’était pas suffisant pour vivre évidemment, et la Responsable de Secteur Ouihelp avec qui je travaillais m’a rapidement trouvé une autre mission, qui a certainement changé toute ma vie. J’ai dû m'occuper d’un monsieur à Levallois, à raison de 29h par semaine. Il avait une aide soignante pour ses toilettes, et une femme de ménage pour son logement. Moi je me suis occupé de tout le reste de son quotidien : on préparait ensemble ses repas, nous allions faire les courses, se promener, je l’aidais dans ses papiers… ce monsieur était comptable, c’est d’ailleurs lui qui m’a davantage aidé dans l'administratif au début ! Il m’a énormément appris, m’a aidé à me poser les bonnes questions, savoir ce que je voulais faire de ma vie. Je pense que c’est d’ailleurs grâce à lui que je suis là aujourd’hui et ses bons conseils. J’étais une vraie compagnie comme il l’a été pour moi, on a partagé ensemble un quotidien, durant très longtemps. Une relation très forte s’est créée au fil des jours.

Une fois, je me souviens qu’un jeune nous avait interviewé, et comparait notre relation à celle d’Intouchables (avec Omar Sy et François Cluzet). Cela m’avait beaucoup touché parce que c’était exactement ça, sauf qu’il n’avait pas de voiture de luxe !

Je pense vraiment avoir pu changer positivement son quotidien, lui refaire vivre sa jeunesse : on est allé en soirée ensemble, on est parti à Royan, à Cabourg, en Auvergne… on a fait tellement d’activités ensemble, on a même pris un télésiège alors qu’il n’en avait pas pris un depuis ses 20 ans. Ce monsieur était réservé et n’osait jamais demander quoi que ce soit. Moi je prenais tout le temps des initiatives, ce qui parfois le fâchait mais qui au final lui faisait énormément plaisir.

Qu'aimais-tu, qu'est-ce qui était difficile ?

J’aimais aller travailler : pouvoir me sentir utile pour lui, mais aussi me rendre compte de l’importance que j’avais : on commençait à faire des choses ensemble, et on les finissait ensemble. La reconnaissance de ses proches est aussi quelque chose qui m’a fait énormément de bien. D’un point de vue Ouihelp, j’étais très satisfait des horaires, adaptés aux besoins du monsieur comme de mes disponibilités. Ce qui était difficile parfois, c’était qu’on était devenu tellement proche que parfois on pouvait ne pas être d’accord du tout sur les mêmes choses.

Pourquoi changer de métier ?

Je ne cherchais pas ailleurs, j’étais vraiment satisfait de mon quotidien, même je commençais à m’installer dans une routine. Je pensais qu’en étant AVS il n’y avait pas d’évolution, jusqu’au jour où Nadège, la responsable de secteur, m’a parlé du poste de coordinateur. Cela faisait 1,5 ans que j’étais auxiliaire de vie, je ne connaissais rien du métier dont elle me parlait, mais j’ai décidé de tenter le coup.

Depuis combien de temps es tu chez nous, à quel poste ?

Je suis arrivé en Janvier 2021 au poste de coordinateur, et je suis passé responsable de secteur en janvier 2022.

Comment est-ce que Ouihelp t’a aidé pour changer de métier ?

Seul je n’aurais pas pensé pouvoir évoluer vers le poste de coordinateur, heureusement que Nadège m'en a parlé. Quand je suis arrivé, j’ai été formé par de nombreuses personnes : d’abord, la personne que je remplaçais était là, et elle a pu me former tant sur les outils que sur les relations à établir avec nos auxiliaires de vie : elle les connaissait tous, et pouvait me parler de leurs personnalités et leur spécificités, c’était un vrai gain de temps. Ensuite, toutes les équipes sur place ont également pris du temps pour m’expliquer le métier, les enjeux… je ne crois pas me tromper en disant que tout le monde m’a formé ! C’est un bel esprit d’équipe, que j’avais ressenti en tant qu’AVS, mais qui s’est réellement affirmé et qui est toujours présent chez Ouihelp. La notion d’entraide, de solidarité, de proximité… tout le monde en parle mais c’est très vrai ici.

Enfin, il y a également la Responsable d’Agence qui m’a beaucoup aiguillé. Je me suis senti très entouré. Et rapidement, j’ai pu gagner en autonomie, et en responsabilité, puisqu’en 1 an j’ai pu évoluer au poste de responsable de secteur. Pour ce poste, la formation a été beaucoup plus courte puisqu’un coordinateur et un responsable de secteur travaillent en binôme, j’ai donc rapidement appris et compris son métier, ses tâches… La transition entre coordinateur et responsable de secteur a été plus simple que d’AVS à coordinateur, et l’étape de coordination était nécessaire pour en arriver où je suis.

Quel est ton quotidien ?

Quand j’étais coordinateur, j’étais celui qui organisait les agendas des auxiliaires de vie. Mais ce n’était pas que de la coordination : j’étais en contact sans cesse avec les auxiliaires de vie, pour apprendre à les connaître, à se faire confiance, gérer leurs absences et les remplacements, s’assurer de leur satisfaction. C’est très important, même essentiel, de les écouter et de satisfaire leurs demandes. C’est comme cela qu’une vraie relation peut s’installer et pas autrement.

Maintenant que je suis responsable de secteur, j’ajoute une corde à mon arc : j’ai encore beaucoup de contacts avec les AVS mais maintenant je suis également en contact avec les bénéficiaires et leurs aidants. Je les rencontre, je mets en place des accompagnements adaptés à leurs besoins, je m’assure de leur satisfaction (en leur rendant visite ou en les appelant…)

Est-ce que d'avoir été AVS avant t'aide dans tes missions ?

Oui beaucoup ! Les échanges sont plus faciles : je comprends mieux certaines situations, certaines AVS se sentent également plus à l’aise pour me poser des questions. Je me sens également à l’aise de donner des conseils sur des gestes techniques très spécifiques (lève malade, …)

Qu'aimes-tu, qu'est-ce qui est difficile ?

J’aime bien aller à la rencontre des gens et pouvoir être là pour leur apporter la meilleure solution chez eux. Le fait d’avoir ces responsabilités m’enthousiasme énormément. Ce qui est plus dur, c’est d’accepter ne pas pouvoir satisfaire tout le monde. On reste humain, même en faisant au maximum on ne parvient toujours pas à apporter toutes les solutions, tant aux bénéficiaires qu’aux AVS.

Te vois-tu évoluer chez Ouihelp, à quel poste ?

Oui ! Bien sûr ! Je me vois bien évoluer en tant que Responsable d'Agence un jour, et puis après Responsable de Zone et là on devrait être bien !

As-tu une belle histoire à nous partager ?

On en a souvent ! Celle qui me vient en tête c’est celle d’une AVS qui s’est fait menacer d’être expulsée par son propriétaire, qui voulait vendre l’appartement mais ne l’avait pas prévenue. Je suis intervenu auprès de l’assistante sociale qui s’occupait d’elle, je suis parvenu à la convaincre, et elle a fait des pieds et des mains pour elle. Résultat : l’AVS a eu 3 mois devant elle pour trouver une solution.

Nous ne sommes pas que des employés qui doivent combler des plannings : nous sommes des humains, qui travaillons avec d’autres humains, pour d’autres humains qui en ont besoin. C’est cette humanité qui nous anime au quotidien.

Selon toi, pourquoi le métier d’AVS n’attire plus ?

D’un point de vue extérieur, les personnes pensent que c’est un métier pénible et ont parfois l’impression qu’ils n’ont pas le choix de le faire. Après coup et quand les interventions se passent bien, elles ne pensent plus ça, mais c’est difficile d’être attiré par ce métier du premier coup. Il y a bien sûr le manque de reconnaissance, et pour certaines, le salaire est trop faible (cela va dépendre du nombre d’heures effectuées). Enfin, je pense que personne ne connaît les évolutions possibles, et cela peut rebuter également à s’engager dans cette voie. Pourtant, vous voyez, il y a des évolutions !

Souhaites-tu dire quelque chose aux AVS qui se posent des questions sur leur métier ?

Parlez-en avec votre référent, à vos proches… Il y a plein d’alternatives possibles tout en conservant le lien humain qui nous anime. Et ce, peu importe votre âge ! Parlez-nous de vos envies, de vos projets, nous ferons toujours tout pour prendre en compte vos retours.

Que penses-tu de la journée nationale des aides, qui a lieu le 17 mars ?

Je n’en avais pas du tout entendu parler… C’est une bonne chose, ça montre que tout le monde les prend davantage en considération. Mais est-ce que des choses sont prévues pour cette journée ? Il faudrait qu’il y ait des événements, des choses qui se passent… il faut que ça compte sinon ça n'a pas d'intérêt.

As-tu quelque chose à dire à Ouihelp ?

Déjà merci ! Merci de l'opportunité qui m’a été donnée et pour votre confiance. Merci aux équipes qui ont cru en moi et à tous ceux qui m’ont aidé quand je suis arrivé.

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